27/06/2009

Leur dernière nuit - Un Gabin mineur


Dans mon désir de tenir compte ici de la quasi exhaustivité des films que j'ai pu visionner, je me dois de consacrer quelques lignes à un film relativement méconnu et dont le semi-anonymat ne constitue pas un grand crime. Il s'agit de "Leur dernière nuit" de Georges Lacombe, sorti en 1953, avec Jean Gabin, Madeleine Robinson et Robert Dalban. Le scénario, très basique, tient en deux lignes : Gabin, honnête bibliothécaire portant moustache (ce détail est assez rare pour être noté) s'avère en fait un redoutable chef de gang. Recherché par la police, après s'être échappé à la suite de son arrestation, il est aidé par Madeleine Robinson, venue fuir à Montmartre son passé trouble laissé à Limoges. Une passion naît entre eux, et, on le devine, tout cela va finir très mal.
Mise en scène impersonnelle, scénario cousu de fils blancs, un Gabin quasi inexistant (le comble!) et des dialogues bâclés (on n'ose imaginer ce qu'aurait apporté un Jeanson ou un Audiard) : dire que ce film n'est pas le plus mémorable de Gabin est un euphémisme. Reste Dalban, plutôt savoureux en commissaire de police (surtout quand on le compare à son rôle le plus connu dans les "Tontons flingueurs") et surtout Madeleine Robinson, touchante dans son rôle de jeune femme désireuse de s'acheter une respectabilité.
En 53, Gabin est au seuil de sa seconde carrière qui débutera l'année suivante avec le succès de "Touchez pas au grisbi". A cette époque, il est à la fin de sa période la plus triste où, d'échecs commerciaux en films très mineurs (à quelques exceptions près), il cherche des rôles à sa mesure. Il n'est plus le jeune premier d'avant guerre et pas encore le caïd ni le patriarche qu'il incarnera par la suite. Son double rôle (sans compter qu'on apprend au cours du film qu'il a été médecin!) dans ce film montre qu'il ne sait pas encore très bien quel costume endosser.
A noter : Gabin et Robinson partageront de nouveau l'affiche près de dix ans plus tard dans "Le Gentleman d'Epsom", film moins méconnu mais tout aussi peu inoubliable (mais dialogué par Audiard).

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